La représentation des personnes en situation d’itinérance : perspectives et pratiques des avocat.e.s de la défense criminelle
Accepté avec des corrections mineures | "Criminologie"

Type

Article académique

Date

2023

Il est bien établi que les personnes en situation d’itinérance (PSI) sont profilées, (sur)judiciarisées (Bellot et al., 2021) et confrontées à de nombreux obstacles devant les tribunaux, notamment en lien avec l’accès à la justice, les modes de représentation, les conditions de remise en liberté et les exigences thérapeutiques (Bernheim et Laniel, 2013; Sylvestre et al., 2019; Roy et al., 2020). Les avocat.e.s de la défense jouent un rôle important auprès des PSI, non seulement dans la défense de leurs droits, mais aussi dans plusieurs démarches extrajudiciaires (ex. références et collaboration avec les services psychosociaux). Notre article s’appuie sur des entretiens semi-dirigés (n=65) réalisés auprès d’avocat.e.s de la défense criminelle qui pratiquent au Québec afin de décrire et comprendre leur point de vue sur (1) leur volonté à représenter des PSI, (2) les obstacles à l’accès à la justice, (3) la reconnaissance formelle et informelle des obstacles et du profilage social vécu par les PSI et (4) les stratégies de la défense et réactions de la cour. Notre article met en lumière plusieurs stratégies employées par les avocat.e.s afin de représenter leurs client.e.s en situation d’itinérance, comme le magasinage, la résistance ou la collaboration, soulignant les défis importants engendrés par la culture des tribunaux, la surcharge judiciaire et le manque de ressources.